Aes Dana – Formors


1. Les traces de la branche rouge

2. Formors  « Mer de glace et d’ombre »

3. Formors  « Exil »

4. Gwaenardell

5. Le combat des arbres

6. Les griffes des oiseaux

7. Ventres noirs

8. Manannan Mac Lir


Les traces de la branche rouge

Lyrics : Taliesin


Nous venons des îles par delà les mers de l'ouest - Des steppes où surgit l'astre brûlant - Où le vent et la terre se disputent les offrandes - Et la graisse des sacrifices - Des terres glacées du nord où naissent les esprits
Notre amitié est forgée dans le feu et le sang - Dans le bruit des armes - Scellée par les libations - Les chants sacrés des bardes
Réunis autour du dernier arbre épargné par la guerre - Nous avons juré sur la branche rouge, comme d'autres avant nous - Nous avons lié nos destins, et choisi de poursuivre les pillages jusqu'a la dernière halte
Ceux qui sont nés dans le fracas des tempêtes - Regardant l'avenir d'un seul oeil - Se sont joints a notre quête - Nous précipitant entre les mondes.
Notre périple nous a ramené - Dans le monde du milieu où saignent les hommes - Ensemble nous avons juré sur la branche rouge - Comme d’autres avant nous

Au-delà des terres réservées aux mortels - Nous avons vu les alfes et les fées, les géants terribles qui courent sur les glaces - Nous avons appris les secrets des nornes - Vu la toile sanglante du destin



Formors – « Mer de Glace et d’Ombre »

Lyrics : Taliesin


Mer de Glace et d’Ombre - Plaine où naquirent des Géants - Si loin des terres ombragées de jadis - Nos bateaux brisent la glace - Nos incantations écartent les orages - Notre regard plongé dans les royaumes d’ombre

Un seul œil face à la mer - Cillant dans la lumière aveuglante - D’un passé qui nous fut volé - Par des êtres de feu et de bronze - Par celui qui portait le chaudron - Et voulut combattre ceux qui commandent au froid

La nuit, je répète leurs noms comme une immuable litanie - Leur nom, le premier - Celui que les hommes jamais ne surent - Celui qu’ils auraient sans doute oublié

Le jour où la fronde éteignit le regard glacé de mon père - M’est une blessure toujours ouverte - Seul à me souvenir de leurs tristes exploits - De jeunes dieux déjà fanés

Un seul œil face à la mer - Cillant dans la lumière aveuglante

La nuit, je répète leurs noms comme une immuable litanie - Leur nom, le premier - Celui que les hommes jamais ne surent - Celui qu’ils auraient sans doute oublié

Un seul œil ouvert sur les débris des temps anciens - Je rêve du fracas de cette unique bataille que nous avons perdue - Et je vois- La lance et le chaudron déchiquetés par mille crocs de glace - Je vois le chêne recouvert de givre, et son gland noirci par l’hiver.



Formors  « Exil »

Lyrics : Taliesin


De notre exil - Nous parviennent les chants anciens - Qui content - La blessure des dieux morts  - De tous ceux qui nous bannirent - Et furent bannis par le pouvoir du fer - De ceux qui se consument en silence - Enivrés par l’encens en attendant leur tour

Dans notre exil de glace - Nous cultivons les pouvoirs anciens - Rêvant d’une vengeance - Dont le sens s’effrite comme les épées - Des rois oubliés sous leur tumulus de pierre - Chérissant une revanche - Contre ceux  qui connurent la morsure du fer - Et ont choisi l’exil sous de pauvres tertres - Et des îles maudites où brille un soleil éternel

Notre œil ne connaît ni les larmes ni la peur - La magie implacable qui coulent dans nos veines - Attend son heure - Au temps où l’hiver s’étendra sur les plaines - La magie des Formores lentement renaîtra - De nouveau nous foulerons les terres d’où nos fûmes bannis - Nul lance ne viendra saccager le pouvoir glacé de mon œil unique

Dans notre exil de glace - Nous cultivons les pouvoirs anciens - Le regard tourné vers des îles maudites où brille un soleil éternel


Gwaenardell

Lyrics : Taliesin


La mer déchire les rives d’Ebonia - Echouée entre les terres des fées et les gouffres des hommes - Accroupie dans la lande - Léchant les croûtes sur ses mains - Gwaenardell rêve à ses frères

Elle digère le sang de la dernière bête - Recueille les caillots - Et mâche lentement

Les portes de l’ouest sont closes - Vide l’écume - Au-delà des cercles de Manannan - Sous le vent la roche est froide - Douce les luttes des hommes

Elle écoute les mots des poètes - Et détourne ses regards des portes de l’ouest - Qui a jamais sont closes - Les danses succèdent aux danses - Dans la chaleur de l’homme - Les mots et le sang nourrissent le feu


Le combat des arbres

Lyrics : extract of « Le combat des arbres » of Taliesin – IVe s


J’ai revêtu une multitude d’aspect - Avant de revêtir ma forme définitive - J’ai été lance étroite et dorée - J’ai été chemin, j’ai été aigle - J’ai été bateau de pêcheurs sur la mer - J’ai été victuailles du festin - J’ai été goutte dans l’averse

J’ai été une épée dans l’étreinte des mains - Bouclier dans la bataille - Corde sur une harpe - Ainsi pendant neuf années - Dans l’eau, dans l’écume - J’ai été éponge dans le feu - Arbre au bois mystérieux - Je fus formé par le fruit des fruits - Par les fleurs des arbres et des buissons - Par la terre et sa course terrestre

J’ai été formé par les fleurs de l’ortie - Par l’eau du neuvième flot - J’ai joué dans la nuit - Dormi dans l’aurore - J’ai été dans la barque - Le fils de la vague

Sur les hauteurs de la montagne - J’ai été serpent tacheté - J’ai été vipère dans le lac

J’ai été un oiseau au bec recourbé - Le héros de prairies sanglantes - Au milieu de cent chefs - Rouge est la pierre de ma ceinture - Mon bouclier est bordé d’or

J’ai chanté le combat des arbres - Devant le chef des bardes de Bretagne



Les griffes des oiseaux

Lyrics : Juanjolocausto & Taliesin


Une fronde à la main nu sur la route - J’ai violé le premier geis - Ma pénitence ne satisfait pas le destin - Ma vie commence, hors du rythme - Sur cet unique boulet de fronde  - Qui fait de moi un paria et un roi

Hors de l’équilibre du monde, il n’y a nul pardon - Le torque que je ceins à Tara - Est comme le collier que l’on passe au cou des esclaves - Je suis prisonnier de trop d’interdits - Un à un, je les enfreindrais. Tous. Peu importe quand

J’ai enfreins tous les geisa - L’heure est venue - Dans la demeure de Da Derga - Le torque d’or sur mes épaules - Encore un moment hors du rythme - Mais les dieux ne m’ont pas oublié

Je suis Conaire Mor - L’homme du rève - Le fils de Nemglan - Et l’heure est venue

Par trois fois, la maison a pris feu - Par trois fois les flammes sont mortes - J’entends les premiers mots de l’incantation - Et je sais que l’eau ne sera plus là pour étancher ma soif - Mon ami est parti, il reviendra trop tard

J’ai enfreins tous les geis - L’heure est venue - Je suis le roi assoiffée par la sagesse d’un druide - Les serres des oiseaux emporteront mon crâne - Les griffes s’enfoncent dans mes chairs - Me ramènent à la nuit - Loin de Tara.



Ventres noirs

Lyrics : Amorgen


Derrière lui ils courent - Nombreux et noirs, haletants - Sur sa nuque raide - Leur haleine de viande et de sang

Assemblée compacte – Grouillante - Leurs membres se heurtent et se mêlent - S’accrochent à la terre

L’homme sait leurs gueules béantes - A avaler le monde - Les larges brèches - De leurs sourires jaunes - Il sait leurs yeux orange - Leur fourrure poisseuse - Sur leurs flancs tièdes, les déchirures - La peau rose qui affleure par endroits - Perçant leurs ventres noirs - Qui frôlent la terre

L’homme sait qu’ils flanchent parfois - Sur leurs pattes griffues et grêles - Qu’ils trébuchent et souvent s’affaissent - Dans la neige boueuse - Mais il sait aussi qu’ils sont si nombreux - Que d’autres les piétineront pour continuer la course

Il court - Les mains bleues qui battent l’air - Les yeux au ciel et la poitrine brûlante

C’est près d’un arbre qu’enfin l’homme se couche - Le seul arbre sur cette terre sèche - Il étend son corps maigre - A la pâleur de racine - Près d’un arbre pour ne pas être seul - A les attendre


Manannan Mac Lir

Lyrics : Taliesin


Sur le seuil il observe - Ceux des terres - Ceux qui voguent et se noient - Ses yeux sont de sable et de cendre - Dans ses mains se consument les feux des naufrageurs

Manannan Mac Lir observe les rivages - Saisit une barque qui se broie sur les crocs de granit affamés - Il modèle les vents qui s’approchent des sables - Partage les étoiles - Qui s’éteignent au matin - Quand apparaît la terre - Derrière les bancs de brume

Ses yeux sont de sable et de cendre - D’eau d’écume et de pierre - Fixés sur l’étendue inconstante des mers - Il caresse les algues pourries, les os des noyés - Les rêves d’horizons - Qui croissent sur ses rivages et se brisent - Comme autant d’épaves rongées par le sel

Il a vu Amorgen embrasser la terre - Mais il a choisi de rester sur le seuil - Renonçant aux champs, au bétail, à la guerre - Tournant le dos aux promesses des vertes terres



   
   
                   

            Sang vernis sur Toile.  La chasse sauvage, Amorgen 2000


Aes dana  - La Chasse Sauvage (2001)

La chasse sauvage (Taliesin)

Jetée dans sa course
La bête aspire l'air lourd
Nourrit sa sève des effluves
Des feuilles pourries et des carcasses molles

La bête conduit ses fous
Sur les chemins boueux
Par la nuit la plus courte
Tourne ses ramures vers la terre

Les chasseurs hagards
Arrachent les lambeaux de mémoire
Qui collent à leur peau grise
Ils mangent la vermine
Qui anime leurs corps

Les fiers seigneurs du Sidhe
Vêtus de sang séché
Se mêlent aux déments
Dans une danse obsène
Leur cri rauque excite la bête
qui les entraine un peu plus loin

Ecarte toi, mortel
De la chasse sauvage
Que tes yeux ne rencontrent point
Le regard des seigneurs elfes
Qui, souillés par la boue et les excréments
Suivent le fou de la forêt

Detourne toi, mortel
De la chasse sauvage
De peur que ta raison
Ne suive le cortège
Et se mêle à la terre

Ecarte toi
Car tous accompagnent le cerf
Personne qui ne l'ait vu
N'est resté en arrière

La dernière marche (Amorgen)

De loin ils sont venus, de par l'autre mer
La coque heurtant les crêtes durcies par les nuits froides
Hautes silhouettes de pluie dressées sur l'horizon
Ils striaient l'eau dormante de blêmes écorchures

Au matin ils ont marché le long des mornes plaines
Les pierres, une à une, ont roulé sous leurs pas
Dans le fracs des armes qui battent sur leurs cuisses
Le chemin se perd et s'efface

Les arbres étirent leurs griffes pour freiner leur marche
Les racines courent sous la terre froide
Leurs cîmes crèvent le ciel
Qui pleure des feuilles de bronze et d'or

Ils ont gravi les monts enchâssés dans la glace
La gueule des rocs les dévore
Mille gouffres béant sur le noir

L'écorce de leur peau est mangée par le givre
Chaque jour, un peu plus
Et sur leurs lèvres grises qu'ils mordent jusqu'au sang
Les longues nervures du froid se dessinent

Au sommet de la montagne ils se sont rassemblés
Leur corps pleurant de longues lézardes rouges
Leurs yeux annoncent la flamme, promettent la brulure
Au loin l'aube se perd dans l'echo des morsures
L'hiver est tombé, avec lenteur
Demain le village ne sera plus

Les complaintes de Nemon (Taliesin)

Dans le matin glacé Babd tord les étoffes
Les armes déjà sont aux mains des guerriers
La rivière n'est plus pure
Les destins sont scellés

Tout le jour Macha
Exlhalte les bras
Cueille les souffles
Riche au soir d'une moisson nouvelle
Un bouquet de tige soutenant des fruits mûres
Offert à son regard

La nuit Nemon pleure
Sans peine
Ses ailes portent sa complainte cruelle
Les chants de Nemon repoussent les vents
Ses airs bercent la veille
Ecoute les mélopées de Nemon juqu'au matin...

L'Eveil de Fafnir (Taliesin)

Triste est le destin de celui qui garde le prix du sang
Coiffé d’un heaume de terreur
Auprès de la rançon des dieux
Fafnir rêve
Gisant dans son sang
Tué par traîtrise
Le serpent observe celui
Qui l’a tiré de ses songes
Il voit les chemins tissés par les nornes

  « Le trésor rouge comme braise
    Ses anneaux te mèneront à ta mort
    Dans l’eau tu te noies
    Si tu rame contre le vent
    Tout est péril à qui doit périr »

Mais l’homme n’écoute pas
Le dragon qui expire
Il mange son coeur
Et prend l'or

Devant la porte du royaume de Hel
Le dragon s’éveille
Il fixe celle dont la moitié du visage est pourri
Il fixe la fille du bouffon
Et dans ses yeux s’abîme
Les couleurs se taisent
Le venin et les larmes tarissent
Fafnir s’enfonce dans les profondeurs d’Helheim
Délivré de l’or rouge
Dans la demeure des âmes grises
Fafnir veille

Stigmates (Taliesin)

Le chant se brise comme je nie le pouvoir
Des stigmates naissent les mots
Signes souillés d’une lumière éteinte
Passé le seuil, la trace invisible se meurt
Tes liens t’entraînent
La chute
Avilissante dans son ivresse
Te soustrait à ta flamme
Pale résidu d’une ombre
De l’infamie naît la quintessence

Au loin brûle une image
Rêve achevé et terrible aujourd’hui que tu n’es plus
Ta disgrâce est ta quête
Dans ces ténèbres que tu hais
Tu apprends à aimer ta plainte

Le regard tourné vers d’antiques idoles
Indifférent au dieu nouveau
Tu ne trahiras pas une quête vaine
Le Graal était une émeraude

Ta blessure est ton destin
Essence d’un caprice ou d’un rêve
Tu tisses une trame au hasard
Motif de pouvoir
Le chaos ou les ténèbres
Ont inventé pour toi
Une image nouvelle
L’empreint t’éloigne
De cet autre dessein
Tu es ce que tu hais
Tu haïras ce que tu a été
A jamais tu y aspires
Tu es de nouveau le seigneur
De l’ombre est né la quintessence

Cinq jours maudits (Taliesin)

L’année s’achève
Le sang coule des cinq jours maudits
L’obsidienne entaille les chaires
Sur les marches écarlates
S’empilent les crânes
S’entassent les corps
Cinq jours maudits
Aucun sacrifice n’apaise la soif des dieux
Les guerriers tombent
La peste ravage
Se multiplient les serpents
Cinq jours maudits
Si puissants sont les dieux hostiles
Scarifications et offrandes
Sacrifices et prières
Le katum s’achève
Le cycle s’achève
Les cités sont perdues
Elles retournent à la terre
Les cadavres et les pierres
Se confondront bientôt
Au sein d’un tombeau de jade
Le tambour se taira
S’éteindra le dernier cris
Stèles brisées
Masques piétinés
Ahau sera le jour du silence

Visions éthérées (part. 1) (Vidar)

This night, life is hanging heavily in me,
as an oppressing burden,
Repugnant by her irony of intoxicating happiness,
Irritating by her provoking cynicism,
As she attempts to atone
for the little strength that remains to me,
The last hopes, the last ethereal visions,
The past times and those to come,
Those who have never been and shall not be,
Those who haunt me night and day,
Those who try to reach but always elude
in a blurred évanescence,
As the water we would like to seize, he glides,
Vanishes in a sheaf of a harassing ridicule.
The dread is his most favourite mean,
The anguish a terrible use,
The despair his most devoted companion
In the darkness where he likes to initiate me painfully,
Where the dreams vanish slowly,
And where the infinity of the naught comes to me,
I feel it so close to me,
It kisses me like a loving curse mistress
And its breath of chrysanthemums exhales me
The sweet fragrance of a unique j ourney...
Without retum.

Visions éthérées (part. II) (Vidar)

A winding path in a quiet and cold storm.
It ascents higher and higher to an abyssal summit,
Abrupt ravines where sink the grounded souls,
The spirits tortured by the fire, the blood, the desire,
The dishannonic and intoxicating music of the impious cries,
The chorus of a dark etemal church,
The love which dies in a nauseous rale,
Vomiting her last sweetness in a melodic and proud crescendo,
Led through the transparent and fantastic colours,

The priest hears his last prayer
under the broken vault of this stonework which vibrates into
What it Is Not And Will Soon No More BE,
Insufflating him its dying fluid
which curdles under the rhythm of the requiem.
The piercing screams are at the apogee,
The fusion of the universe implodes under the pressure of the tears,
The howls are near,
I feel her breath beneath the trees,
And let me lay on the damp grey grass,
Her perfume is sinking into and I indulge.

Le suzerain des âmes en peines (Vidar)

In a dream he cherished illusions,
Gloomy premonitions of a funeral storm,
His hatred sticked without respite,
Filled by the suffering, the screams and the shocks
Of these lower creatures who sleep without dreaming.
As this far and diaphanous star flood the landscape with its misty light,
I see the frightened souls wandering through the swamps,
Sports of a funeral lord.
The sharp flicks of the hoofs blend with the long screams of agony,
With the eternal lamentations of the blind Morpheus,
Captive of an invisible dungeon from which he was formally the master.
The flutes measure of this grim hunt,
That no blood will soil,
A requiem of a dreamed dance.
Any salvation will come to clear the profane wound,
And its essence will bear the sign forever,
Invisible but primordial at the eyes of the Last,
King of the suffering souls,
THE KING, ON THE THRONE OF SORROW.

Agonie d'une aube ancienne (Vidar)

Iridescent streams were throwing
forked lighting through the sky,
As soon as mine wanders on the cold fluid
led me through the spheres and infinite worlds,
Images obscured in the nebulous horizon.
 
For a long time now the dawn,
disappeared beyond some unknown mass,
didn't more invigorate the last souls.
Images obscure in the nebulous horizon,
Glimmers of a completed time, forever lost.
All was chaos in this succession of limbs,
Dark Theatre of my last joumey.
"Il y a longtemps que l'aube,
disparue derrière quelque masse sombre,
ne réchauffe plus les âmes perdues.
Je distingais les ombres projetées du néant,
se mouvant sur les berges délabrées,
s'immisçant dans les eaux profondes,
écoutant leur silence porté par la plainte du vent.
I discemed the shadows cast from naught,
stirring on the shattered embankments,
meddling in the deep waters,
listening to their silence
brought by the wail of the wind.